En 2011, mon mari et moi-même adoptions un petit garçon de 9 mois et demi, né en France et ayant vécu en famille d'accueil depuis sa naissance.

L'apparentement s'est passé merveilleusement bien. L'attachement n'a pas posé de difficultés. Bref, c'était le bonheur et une vie de famille avec ses hauts et ses bas, à peu près comme tout le monde... À l'époque, je pensais qu'aimer un enfant suffisait le plus souvent à guérir les blessures préadoptives et je ne voyais pas pourquoi il y aurait nécessairement une différence entre enfant biologique et enfant adopté... 

Et puis, le temps a passé, des difficultés scolaires sont apparues, des colères hors normes, un grand stress caché sous des comportements inappropriés ou des pitreries. Avec, comme pendant, stress et fatigue côté parents ! C'est le point de départ de mon aventure de maman-chercheuse, dans les livres et sur Internet d'abord, en formation à l'accompagnement des parents ensuite. J'ai découvert la théorie de l'attachement, l'influence du stress sur le développement du cerveau de l'enfant, les conséquences de l'abandon sur la régulation de l'attention et des émotions, etc. Et aujourd'hui, je sais que les enfants adoptés ont besoin de parents outillés, capables de tisser un lien d'attachement fort, de décoder leurs signaux de détresse derrière des comportements désagréables et d'y répondre avec bienveillance, solides en toutes situations. C'est un long chemin... mais un chemin passionnant qui nous fait grandir, nous aussi !